• Bilan Carbone® de l'hydroélectricité


  • Résumé

Les barrages hydroélectriques n'ont pas pour seul objet de produire de l'électricité, mais aussi de réguler des crues en amont et/ou permettre une gestion de l'eau en aval ; malgré ces divers objectifs, l'électricité produite conduit à des émissions de CO2 des plus faibles. Particulièrement performant par nature dans les régions montagneuses et arrosées, déjà très équipées, il reste un outil parfaitement moderne ; en effet sa capacité à stocker de l'énergie en remontant de l'eau peut permettre à la fois de lisser une production intermittente, et aussi de reporter dans le temps, pour cause de fluctuation de la demande, la distribution d'électricité disponible.

 

L'objet de cette rubrique est de donner au travers d'un exemple caractéristique, celui du barrage de Vouglans, un ordre de grandeur du contenu en gaz à effet de serre de l'électricité d'origine hydraulique.

 

  • Exemple du barrage de Vouglans (Jura)

Ci-après quelques-unes des données permettant une approche estimative du Bilan Carbone® du kW.h produit, en supposant que nous reconstruisions à l'identique ce barrage sur un site similaire :

- Données quantifiées des ouvrages sur Asphor.org, dont 560 000 m3 de béton armé et près de 4 000 tonnes d'autres métaux (vannes, conduites forcées, usine de production), ainsi que des constructions complémentaires comme le pont de la Pyle.

- Débit annuel de 1 200 millions m3 ; il s'agit du 3ème de France en capacité

- Puissance de 264 MW, mis en service en 1968

- Production moyenne d'environ 300 GW.h / an, décomposée en une production "au fil de l'eau" nécessitée par le maintien d'un débit minimum en aval, et une production "à la demande" soutenant les pics de la demande régionale en électricité.

Les émissions de construction du barrage serait alors de l'ordre du suivant :

Le total est d'environ 330 000 tonnes équ CO2, les postes principaux étant le béton armé et la libération d'une partie du carbone des terres immergées, estimées ici de manière approximative.

Avec une hypothèse d'amortissement sur 70 ans, cela correspond à environ 16 gCO2e / kW.h

Il faut préciser que l'origine et la capacité de stockage de ce barrage sont aussi la régulation des crues de la rivière d'Ain, dont le prorata en tonnes équ. CO2 devrait être logiquement déduit du total et non affecté à l'électricité produite.

 

  • Cas général de l'hydro-électricité

La valeur moyenne retenue par l'ADEME est à ce jour de 6 gCO2e / kW.h pour la France métropolitaine. Cette valeur faible est une moyenne qui correspond essentiellement à l'exploitation d'un parc déjà construit.

En milieu tropical, le poste de libération d'une partie du carbone des terres immergées peut être démultiplié par la décomposition anaérobie qui le transformera en méthane, gaz à effet de serre 25 fois plus puissant. Sa valeur devient alors le poste majeur du contenu en gaz à effet de serre du kW.h produit, le rendant alors bien moins compétitif.

 

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