Consommation et ressources d’énergie

Les consommations mondiales d’énergie ont jusqu’ici toujours augmenté, à de rares et courtes exceptions près lors de conflits ou de dépressions économiques, avec une multiplication par 6 en 70 ans depuis la sortie du deuxième conflit mondial.

La mise à disposition croissante d’énergie aux populations (consommation directe d’énergie, production et distribution de biens manufacturés) est historiquement la première source de la croissance mondiale.

conso énergie 1850 2023

La consommation mondiale d’énergie

Le graphique suivant récapitule depuis 1850 les consommations d’énergie (sources : BP statistical review, IEPE, Earth Policy Institute coal production data, et quelques compléments de BCO2 Ingénierie).

Le poste principal de consommation énergétique est l’utilisation directe de combustibles (pétrole pour les transports, charbon, bois et gaz pour se chauffer et produire de l’électricité et des biens industriels).

On constate nettement l’effet de la pandémie de Covid-19 qui a conduit à une baisse momentannée d’environ 4 % de la consommation mondiale d’énergie en 2020, supplantée depuis.

La (lente) raréfaction des ressources fossiles d’énergie

L’observation de l’étendue des réserves et des ressources en énergie fossile est un préalable indispensable à toute réflexion sur l’avenir climatique.

Définitions : les « réserves » correspondent à la quantité extractible aux conditions techniques et économiques actuelles. Les « ressources » correspondent aux réservoirs identifiés ou probables et qui seraient peut-être récupérables à terme.

Échéances de fin d’extraction au rythme actuel (source IEA)Réserves prouvéesRessources
Pétrole50 ans175 ans
Gaz55 ans2 siècles
Charbon2 siècles3,7 millénaires

Ces données révèlent l’épuisement dans quelques décennies de l’ensemble des réserves les plus facilement accessibles (conventionnelles), ce qui entraine déjà l’exploitation de gisements de plus en plus complexes (non conventionnelles).

Toutefois, au rythme actuel de croissance, grâce aux (ou « à cause des » selon le point de vue) formidables réserves de gaz non conventionnel, le spectre de l’épuisement généralisé ne se produirait pas avant un ou deux siècles. En effet, l’interchangeabilité des trois sources d’énergie fossile dans leurs principaux usages (transport, chaleur et production d’électricité) permet de substituer en quelques années une bonne partie des moyens en fonction de la ressource la plus disponible et la moins chère.

  • « Enrayer le changement climatique » est devenu bien plus urgent qu’« économiser l’énergie ».

Un autre enseignement est de constater que l’augmentation inévitable du prix de l’énergie, due à l’augmentation des coûts d’extraction des carburants fossiles les plus chers permettant de satisfaire en permanence la demande, sera un catalyseur insuffisant en soi pour véritablement réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon des prochaines décennies.

Deux pistes de réflexion, en amont et en aval de la problématique, consistent à endiguer la possibilité de poursuivre pendant au moins un demi-siècle l’augmentation des consommations énergétiques fossiles, dont les émissions cumulées serait catastrophiques pour le climat de la deuxième partie du XXIe siècle et des suivants

  • un consensus international visant à renoncer, au moins pour de nombreuses décennies, à aller extraire les ressources énergétiques les plus éloignées (cercles polaires), les plus complexes et énergivores (ressources non conventionnelles) et les plus polluantes (charbon), et à redistribuer équitablement (!) la manne générée par la forte et inévitable augmentation des cours mondiaux de ce qui restera en exploitation.
  • la mise en place généralisée d’un coût important du carbone (plusieurs centaines d’euro / tonne équivalent CO2), et la révolution fiscale associée. Un tel dispositif fiscal a déjà fait la preuve de son efficacité en Europe et particulièrement en France, dans le domaine des véhicules particuliers, avec l’existence historique de la TIPP (Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers, renommée récemment TICPE, Taxe Intérieure sur la Consommation des Produits Energétiques).
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