Empreinte carbone d’une raquette de tennis
L’exposé ci-dessous ne correspond pas aux résultats d’une étude détaillée issue de recherches minutieuses et d’analyses statistiques complexes, mais plus simplement d’ordres de grandeur basés sur l’expérience et l’intuition de l’auteur, lui-même joueur de tennis.
Son objet est de prendre conscience de la logique de réflexion sous-jacente à l’établissement d’un Bilan Carbone®, notamment lorsqu’il s’agit d’appréhender le périmètre de calcul, souvent beaucoup plus vaste qu’il n’y paraît au premier regard.
Cette mini-étude a été relayée par le mensuel Tennis magazine n°432 de juillet 2012, dans une synthèse titrée « Le bilan carbone d’un joueur amateur« .
Périmètre d’investigation
La raquette de tennis n’a pas pour vocation d’être exposée au mur ou dans une vitrine, mais de permettre la pratique d’une activité sportive… Ainsi le périmètre de son Bilan Carbone® ne se limite donc pas à sa seule fabrication et son transport, mais à l’ensemble de la pratique qu’elle suscite.
Nous considérerons dans cette analyse un joueur amateur achetant une raquette tous les deux ans et effectuant environ 80 parties de tennis par an.
Les émissions, directes et indirectes concernent potentiellement :
- des boîtes de balles (dont les émissions de fabrication sont cependant réparties entre joueurs)
- du cordage de raquette
- une panoplie spécifique : chaussures, chemises, shorts, chaussettes, survêtement, sac, etc…
- souscription d’une licence de tennis et d’une assurance qui l’accompagne
- amortissement de la construction des installations sportives utilisées
- éclairage occasionnel de ces installations
- douches supplémentaires engendrées par l’activité physique
- nourriture supplémentaire (en cours de partie et en repas)
- boissons consommées au bar du club à l’issue des parties
- lavage en machine des affaires sales
- déplacements en voiture personnelle pour faire les parties amicales et les entraînements
- déplacements en compétition, en voiture personnelle pour les tournois individuels, en covoiturage lors des matches par équipes
- aller-retour au tournoi de Roland Garros pour aller voir évoluer les meilleurs joueurs professionnels
- suivi de quelques matches sur sa télévision
- achat d’un livre sur le tennis
- abonnement à un magazine de tennis pour en suivre l’actualité.
Synthèse des résultats
Par ordre d’importance, les principaux postes d’émissions sont :
- les déplacements vers les différents clubs
- les consommations d’énergie pendant et immédiatement après les parties
- les loisirs connexes (Roland Garros, magazine)
- l’amortissement des infrastructures
- l’ensemble du matériel
Les émissions de la raquette elle-même, considérée isolément, représentent moins de 1 % du total.

Cependant, vu du Bilan Carbone® du fabricant de la raquette, qui en commercialise beaucoup, l’impact global est lourd et l’optimisation carbone des raquettes elles-mêmes constitue un poste qui vaudra la peine d’être optimisé.
Il en va de même pour de nombreux autres items de cette analyse, qui sont souvent insignifiants à l’échelle du joueur par rapport à ses déplacements, mais qui dont les émissions sont néanmoins très significatives pour les sociétés qui en commercialisent de très grandes quantités.
Le total représente environ 500 kg équ. CO2 / an, soit environ 5 % des émissions de gaz à effet de serre d’un français en moyenne.
Dans ce cas particulier hypothétique, la réduction significative des émissions passerait d’abord par la pratique régulière de l’activité dans le club le plus proche du domicile (voire du travail), occasionnellement dans des clubs peu éloignés, par l’utilisation de véhicules les plus économes possibles en carburant, ainsi que par l’optimisation de l’éclairage et de l’eau chaude sanitaire des installations utilisées.